2008-11-11

La moustache : carrément contre, sauf si elle est poétique


La moustache toute seule, moi, j'aime pas ça. Je la conçois aussi tue-l'amour qu'une déambulation jambes arquées, slip kangourou et chaussettes fil d'Ecosse.

Qu'elle rehausse (sic !) un acné prépubère, qu'elle se montre discrètement balzacienne ou même surréaliste assumée à la Dali, la moustache reste pour moi une marque de virilité ratée. Une pincée de poils saupoudrés là en ayant malencontreusement glissé. Sans parler de l'effet "scrub"subi par nos joues féminines, puisqu'utilisant pour une fois littéralement le proverbe, "qui s'y frotte, s'y pique".

En y réfléchissant, donc, l'association "moustache" et "poétique" aurait dû me laisser perplexe, de marbre, voire carrément moqueuse. Des poils ? poétiques ? Haha. Et pourtant, distillé dans Paris, l'oxymore périlleux fonctionne ! Depuis quelques temps, je remarque, puis photographie de façon quasi maniaque des visages publicitaires affublés d'une moustache poétique bien placée. Homme, femme, célèbres ou simple icônes, grands ou petits, leur partie sur-labiale n'échappe pas à l'humour de l'autocolleur poilant.

Alors, sans réponse claire de google, 3 hypothèses :

1 - il s'agit de l'acte insolite et gratuit d'un gentil(lhomme) illuminé n'ayant d'autre but que celui d'établir une complicité avec un public dont il ne connaît rien, pas même la réaction. Un clin d'oeil communautaire, utilisant la pub et plus généralement l'image urbaine comme matière potentielle, comme on détournerait un ruisseau pour en observer les effets sur une fourmilière mal placée. Du rigol'art.


2 - Hypothèse plus terrienne, quoique tout aussi baroque, un individu ou un collectif (le paris moustache club ?) cherche à promouvoir la "moustache-attitude" en autocollant à cette pilosité disgracieuse (attention à l'arrachage !) un supplément d'âme, une valeur poétique. Procédé publicitaire s'il en est, mais qui a l'amabilité de laisser à la discrétion du spectateur d'en rire ou de lui accorder crédit.

3 - Et carrément désenchanté, et si l'on se refuse à croire à l'acte gratuit, c'est juste un bête teasing, dont nous aurons bientôt le déplaisir de connaître la chute (*blam*). Un buzz du type de cette affiche d'un binoclard qui a squatté pendant presque une dizaine d'années tout support parisien potentiellement encollable, et qui a fini en pièce de théâtre : La pièce. A bien y réfléchir, le moustache poésie Club est sûrement derrière tout ça.

Pour l'instant, j'en collectionne les images - et je ne suis pas la seule, voir ici et , offrant ainsi un pendant invisible à la monomanie de l'invisible qui les colle. Espérant qu'il ne pointe pas son museau (moustachu) au coin du bois.

2008-10-18

Raon l'Etape, mo(r)tel 5 étoiles


Pour un premier post d'une mouette parisienne, ça n'est guère parisien me direz-vous... et vous aurez raison, car il est plutôt vosgien.

Mais quand même, on aurait pu se croire sur le toit du Palais de Tokyo, non ?
Et puis, ça reste proche de mes origines, allons, ne nous cachons rien.

Ces choses venues d'ailleurs, mi scaphandres échoués, mi têtes de wall-e, pardon pour lui, sont en fait un écomusée, composé de 9 bungalows-bulles pouvant accueillir chacun, tenez-vous aux barreaux, de 1 à 5 personnes. Pour la petite histoire, ils ont été construits en 1967 par le Suisse Pascal Haüsermann (prononcer hoyzerman), "architecte utopiste et visionnaire" selon le site officiel, dans le but d'être être une "place hôtelière originale, design et accessible".

Cette champignonnière a été rénovée en 2007, pour devenir un complexe un peu kaléidoscopique (ou un kaléidoscope un peu complexe) comme on les aime aujourd'hui : un lieu exposition musée café vivant. On vient sûrement de loin pour visiter les 2 "pavillons d'urgence" conçus par Jean Prouvé en 1944 pour les réfugiés.

Aujourd'hui, on peut passer la nuit pour 70 € dans une "Love Bubble", avis aux amateurs de sensations-fortes-dans-un-lieu-expérience. Ne vous inquiétez pas, une charte existe, elle demande de "de ne pas regarder par les fenêtres, ni de rentrer à l'intérieur même si une porte est ouverte sauf autorisation de la gérance". On va peut-être juste se faire l'expo de sculptures en fer du moment alors...

Et euh, hum, où sont les toilettes ?

Merci aux photos d'un blogger pour la carte postale des bungalows-bulles d'origine.


Infos pratiques pour d'éventuels intéressés (ah, non, c'est pas commun, comme cadeau !) :
13, rue J-B Demange 88100 Raon-l’Etape.
Téléphone: 03 29 50 48 81
www.museumotel.com