2009-05-19

Encooooore une expo ??

Le vautour et l'enfant, photo illustrant l'apartheid par Kevin Carter. Qui s'est suicidé, après avoir obtenu le prix Pulitzer.

Oui, encore une expo ! Une qui vaut le détour : l'expo Controverses.
Si vous n'y êtes pas encore allés, foncez, elle se termine fin mai. Précision préalable cependant : ne vous fiez pas à l'affiche qui laisse présager d'un ton un peu "voyeur". La photo d'Olivier Toscani (cf ses clichés pas cliché pour les pubs Benetton) "kissing nun", qui immortalise le baiser goulu d'une blanche nonne et d'un homme d'église, est quasiment la seule qui affiche la controverse morale. Les controverses étalées sont généralement plutôt de type esthétique (la photo est-elle un art ?), éthique (jusqu'où un reporter peut-il exercer son métier sans être accusé de non assistance à personne en danger ?) et juridique (toutes ces histoires bien opaques de droits d'exploitation, copies d'oeuvres et copyrights et la ribambelle de procès juteux qui vont avec).

Bref, allez, trois bonnes raisons de se dépêcher de prendre des places :
1 - Ce patchwork de "photographies à histoires" est aussi une histoire de la photographie. Chaque photo s'accompagne d'un texte explicatif du contexte de la controverse, qui n'est pas forcément visible au premier coup d'oeil. On se souvient par exemple de cette photo de la petite fille de Trang Bang brûlée au Napalm, courant nue sur le bitume, comme d'un emblème pictural de la guerre du Viêt-Nam. De fait, nous explique-t-on doctement, la bombe est vietnamienne.
2 - Parmi 80 photos, il y en aura bien une qui vous plaira.
3 - Ce week-end, tous les parisiens sont partis à Deauville ou à la Baule, alors plutôt que de ruminer sa solitude tout seul... Voir les nocturnes ! Enfin, moi j'dis ça, j'dis rien.

En aparté - et en écho à une des photos exposées, montrant Sartre sans son inséparable clopiot, délibérément gommé - j'apprends aujourd'hui que finalement, nom d'une pipe, on a restitué son accessoire fumant à Jacques Tati dans le métro ! Il faut dire qu'Evin lui-même trouvait cette fumisterie de Métrobus, la régie publicitaire de la RATP, "ridicule". J'ose rajouter que cet espèce de moulinet à vent jaune - oui jaune ! - dont les censeurs avaient usé pour cacher l'objet du crime, que dis-je, du vice, était encore plus ridicule.
Ceci n'était pas une pipe, mais la controverse aura fait une bonne pub à l'expo Tati.


Controverses, photographies à histoires, à la BNF, site Richelieu.
Jacques Tati, deux temps, trois mouvements, à la Cinémathèque Française.